Les alarmes sont un élément essentiel de toute salle de contrôle et de supervision puisque, par définition, ces espaces sont là pour surveiller l’anormal, le process ou la situation qui dévie. Il faut donc apporter un soin tout particulier à la réalisation, la disposition et la validation de ces alarmes.

Chaque industrie de process, chaque centre de commandementde sécurité ou de télésurveillance, tous les espaces dédiés au contrôle et au suivi d’un process critique, ont leurs spécificités pour attirer l’attention des opérateurs sur un événement paramétré comme hors norme.

En revanche, notre expérience de conception de salles de contrôle dans des métiers très divers nous permet de mettre en exergue quelques principes généraux qui s’appliquent à tous les opérateurs.

Voici trois de ces principes clés qu’il nous paraît intéressants de mentionner :

1. Le circuit visuel

C’est un point clé souvent négligé. Pourtant n’importe quel pilote d’engin aérien, naval ou terrestre vous le dira : dans une manœuvre délicate, il est fondamental que nos yeux (et donc notre cerveau) effectuent une ou des rotations standards. C’est un principe de base pour concentrer la charge mentale sur l’essentiel : la compréhension de la situation, et éviter de réfléchir pour savoir où chercher les informations.

-> Traduction dans la salle de contrôle :

L’affichage des alarmes doit être étudié avec soin : nombre d’écrans et positionnement dans l’espace vis-à-vis du poste opérateur, mais surtout il faut anticiper les scénarios d’affichage des sources ; en effet, il faut regrouper les alarmes et les informations afférentes (synoptiques, SCADA, détection automatique par caméra, etc…) par scénario et non par localisation géographique ou type de capteurs par exemple.

L’IHM (Interface Homme Machine) doit également aller plus loin dans la création de standards visuels par type d’alarme et de criticité : formes, couleurs, tailles … Notons à cet effet l’importance du choix des couleurs : il est généralement admis que les alarmes doivent être jaunes ou rouges. Oubliez l’esthétique et le Picasso qui sommeille en vous : tous les éléments fixes de contexte (hors données variables) doivent être dans une couleur neutre.

Dernier point pour le circuit visuel : celui-ci doit respecter au maximum la réalité physique du process décrit : par exemple la disposition, les distances ou encore la gravité si un corps est en mouvement.

2. Un traitement spécifique pour le sonore ou le sensitif (vibreur)

Si notre cerveau est capable de gérer plusieurs alarmes visuelles, en revanche il n’en est pas de même pour les alarmes sonores ; de plus, s’il est possible de réserver une information visuelle à un opérateur par son positionnement, il n’en est pas de même pour le son : tout le monde en profite, sauf à faire porter des casques audios aux opérateurs, ce qui n’est pas conseillé. Les alarmes sonores méritent donc un traitement spécifique.

Premier principe de base : la courte rémanence. Hormis l’alarme incendie 😉, ces alarmes doivent être très brèves, ou a-minima permettre une validation très rapide de la partie sonore, qui doit donc être découplée de la partie visuelle.

De plus, une programmation spécifique des flux multimédias doit empêcher le déclenchement simultané de plusieurs sources sonores à la même seconde.

Enfin, nous préconisons une association forte entre les composantes visuelles et sonores d’une alarme. Le haut-parleur générateur du son sera rapproché au maximum avec l’afficheur correspondant ; le cerveau associera donc les deux instantanément, même après l’extinction de l’alarme sonore.

3. Le cycle de vie d’une alarme

Une alarme c’est souvent le début de quelque chose ; il faut dès le départ planifier la suite des opérations :  du déclenchement jusqu’à l’acquittement, en passant éventuellement par un passage de témoin à l’équipe suivante. Ceci inclut également la mobilité de l’opérateur dans l’espace, mais également un travail de groupe entre plusieurs opérateurs et décideurs. L’IHM doit s’adapter à la situation : changement de couleurs, d’intensité, de formes, de niveaux de priorité, … ; et également laisser la main à l’opérateur : par exemple ce dernier aura la possibilité de rephaser dans le temps l’alarme (minuteur / programmateur) ou encore il pourra l’enrichir au fur et à mesure en saisissant des annotations directement dans l’IHM ; ces informations serviront de pense-bêtes pour lui-même ou de consignes pour les équipes suivantes.

En conclusion, nous pouvons dire que tous ces principes visent à alerter en minimisant la charge mentale des opérateurs, pour qu’ils puissent se concentrer sur l’essentiel. Notons cependant qu’une alarme peut à l’inverse être utilisée par les opérateurs pour diminuer cette charge mentale : fixation d’un seuil, programmateur, etc

Les alarmes sont un sujet à part entière dans la conception d’une salle de contrôle qui nécessite un travail préalable pour anticiper :

  • les différents scénarios de crise
  • et surtout l’affichage des sources clés qui ne devront pas faire défaut lorsque l’incident se profile.

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