Les villes et agglomérations doivent faire face à de multiples aléas qui menacent la sécurité de leurs concitoyens. Les municipalités se sont donc progressivement dotées de moyens pour répondre à cette exigence sécuritaire très forte de la population. Au carrefour de ces moyens, on trouve le Centre de Sécurité Urbaine ou Centre de surveillance Urbain qui s’est imposé comme l’outil indispensable pour gérer et piloter toutes ces ressources, souvent hétérogènes et dispersées sur le territoire de la commune. Par ailleurs, Les CSU ont progressivement intégré un rôle de gestion de la mobilité dans la ville.

Nous allons tenter dans ce qui suit de synthétiser l’utilité, les fonctionnalités et l’organisation d’un CSU « moyen » ; si nous sommes conscients de la différence entre les besoins d’une grande agglomération et celles d’une municipalité moyenne ou petite, nous constatons par expérience que les principes de fonctionnement restent les mêmes.

Qu’est-ce qu’un CSU ?

Centre névralgiques du réseau de vidéosurveillance et vidéoprotection urbain, le CSU centralise l’enregistrement et l’exploitation en temps réel des images en provenance des caméras de surveillance installées dans les villes. Il assure de plus la coordination des moyens de sécurité,  de mobilité, de lutte contre la pollution, voire de communication sur la voie publique, de l’agglomération.

Utilité d’un CSU

Historiquement, ces centres ont été créés pour répondre aux problématiques classiques que sont les dégradations sur la voie public, les transports ou encore la criminalité urbaine (terrorisme, grand banditisme, vol à la tire …). Mais au fil du temps, les autorités municipales ont dû faire face à de nouvelles menaces et problématiques, de plus en plus variées : criminalité, mouvements protestataires violents sur la voie publique, immigration illégale, cyberattaque, pollution soudaine, mobilité urbaine,  etc. Les sujets ne manquent pas !

Le grand intérêt d’un CSU est identique à celui des salles de contrôle : rassembler dans un même lieu, en temps réel, les yeux et la tête de la sécurité urbaine. C’est un facteur énorme d’efficacité par rapport à une organisation qui disposerait des mêmes moyens mais dispersés à travers les différents services de la municipalité.

Au final, les résultats parlent d’eux-mêmes et l’utilité du CSU ne fait plus débat dans la politique locale ou même nationale. Quelques exemples :

  • CSU Beauvais: le nombre de faits de délinquance générale est passé de 5 169 en 2005 à 4 091 en 2016, soit une baisse de 21%. 
  • CSU Nice : 4370 interpellations PM grâce au CSU du 23/03/2010 au 25/11/2018.
  • CSU Saint Herblain : « La mise en place de ces caméras a permis de réduire de 95 % le nombre de dégradations dans les endroits filmés », indique l’adjoint à la sécurité. Elles ne concernent plus que 3,4 % des 303 faits constatés en 2016 via les caméras. « Cet outil peut avoir un effet de dissuasion, mais aussi d’identification, en cas de vol par exemple. »

Fonctionnalités du CSU

Elles peuvent être synthétisées par ces trois principes :

Comprendre (Voir et Entendre) /Anticiper /Agir

  • Voir. C’est la fonction la plus connue d’un Centre de Sécurité Urbain. Tout le monde pense spontanément aux caméras vidéo disséminées dans la ville dont les images sont affichées sur un mur d’écrans dans le CSU. C’est effectivement une fonctionnalité centrale du dispositif, mais d’autres visuels peuvent s’avérer très utiles : système de géolocalisation des équipages PM, réseau sociaux, chaînes TV en continu, cartes météo, …
  • Entendre. Le CSU fait office de Centre d’appel pour la population et les équipes sur le terrain.
  • Les caméras sont par nature des outils plus centrés sur la réaction que sur la prévision ; en revanche, il existe des données plus anticipatives comme : une courbe produite par les capteurs de pollution de l’air, le taux de dispo des moyens de transport urbain, des alarmes avancées sur le réseau électrique ou informatique, ….
  • Agir en temps réel. A partir de la compréhension de la situation recueillie ci-dessus, le CSU est le plus à même de prendre des mesures immédiates : diffuser de l’information par voie d’affichage électronique ou par radios locales, piloter l’intervention des moyens sur place
  • Agir en temps différé ; toutes ces données captées par le CSU peuvent bien sûr être sauvegardées afin d’analyses pour améliorer la politique sécuritaire de la ville. Notons toutefois que ces enregistrements doivent respecter certaines contraintes légales : durée de conservation, respect de la vie privée (par exemple les espaces particuliers sont floutés sur les vidéos).
csu securité Saint Herblain
CSU Saint-Herblain – photo Ouest France

Organisation et coût des CSU

La division des espaces

Nous insistons chez Motilde pour la division des espaces. Il faut réfléchir avec soin les cas d’usage de votre CSU : situation de crise, supervision ordinaire, préparation des données en vue d’un événement prévisible,  …. ; car chacun de ces cas appelle une organisation spatiale et des outils différents. Il faut en particulier ne pas négliger les espaces périphériques à la salle opérationnelle centrée sur le mur d’images : salle de crise, espace médias, local technique, …

La pire des situations : se retrouver à gérer une crise dans la salle opérationnelle de supervision avec le Maire et les élus, les responsables de la sécurité et les opérateurs (qui ne peuvent plus se concentrer sur leurs écrans / leurs capteurs).

L’importance de l’ergonomie

Il est également important de mettre l’accent sur la nécessaire ergonomie d’un tel lieuAu final, ce sont les agents municipaux qui font l’efficacité d’un CSU : il faut donc tout faire pour les maintenir dans le meilleur état de concentration et de vigilance.

La répartition des rôles

Dernier point d’importance pour l’organisation d’un CSU : l’articulation entre le centre de supervision et l’organisation sur le terrain. Les deux doivent bien sûr se compléter tant dans les rôles de chacun que dans les effectifs. A ce sujet, on nous pose souvent la question de la répartition entre les agents postés dans le CSU et ceux postés sur le terrain en ville. Il est difficile de donner un pourcentage précis mais par expérience, nous constatons un ratio entre 10 et 20% dans les municipalités déjà équipées.

Le coût d’un CSU

Enfin, nous avons également beaucoup d’interrogations sur le coût d’un CSU, paramètre peu négligeable par les temps qui courent 😉. Ici aussi il n’y a pas standard : il existe des CSU pour tous les budgets ; mais essayons de ne pas esquiver cette question centrale : par expérience, pour une ville moyenne, nous observons des investissements entre 50k€ et 300k€ HT

L’investissement est donc conséquent mais c’est souvent l’arbre qui cache la forêt : le coût d’exploitation (principalement les agents postés et la maintenance) doit être prioritaire dans les arbitrages entre les différentes solutions possibles.


En conclusion, le CSU est un outil puissant mais également complexe dans sa définition car faisant appel à beaucoup de métiers différents. Il ne faut dons pas hésiter à faire appel à un professionnel comme Motilde pour vous aider dans votre projet !

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